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Serge MENDJISKY
 
Mendjisky
Il apprend la technique du dessin animé chez Paul Grimaud et participe à la réalisation de "La Bergère et le Ramoneur" de Grimaud et Prévert.
En 1949 il s'installe à Nice et peint, encouragé par Picasso, Jacques Villon et Dunoyer de Segonzac. Pour gagner sa vie, il travaille dans un atelier de photogravure.
A partir de 1959, il expose ses oeuvres à Paris, New York, Tuxon, Miami, Tokyo, Caracas, Washington, Melbourne, Philadelphie, Sidney, Tel Aviv...
Influencé par Van Gogh, puis par Cézanne, il découvre en 1964 le Divisionnisme qui lui permet de s'exprimer totalement.
En 1964, il illustre le "Jean de Florette" de Marcel Pagnol.



C'est en 1969: qu'il découvre Port Grimaud. Il réalise à cette occasion un ensemble de 36 lithographies réunies dans un coffret présentées avec des textes de M.Pagnol, Dunoyer de Segonzac, H.Troyat et F.Spoerry, créateur de Port Grimaud.

Les oeuvres de Serge MENDJISKY figurent dans environ 25 Musées Internationaux.
Site Internet de Serge MENDJISKY: www.mendjisky.com





Le coffret réunissant les 36 lithographies

a été réalisé par les Presse de Lutèce et tiré à 1129 exemplaires:
- 36 exemplaires comprenant une des gouaches originales figurant dans le coffret et numéroté de 1 à 36
- 64 comprenant un dessin à la plume original, numérotés de XXXVII à C
- 999 numérotés de 101 à 1099
- 30 réservés marqués H.C.

Il a été imprimé en décembre 1969 sur les presses des Maîtres Imprimeurs Frazier et Grou-Radenez de Paris, sur vélin à la cuve BFK Rives fabriqué spécialement.





 
... avec un texte de A. DUNOYER DE SEGONZAC,
un texte de Marcel PAGNOL,
un texte de Henri TROYAT
et un texte de François SPOERRY
Texte de A. DUNOYER DE SEGONZAC:

J'AI connu en z X08 Paul Signas à Saint-Tropez où j'ai pu admirer dans son atelier ses peintures exécutées par couleurs pures, divisées en petites touches séparées par le blanc de la toile. C 'était l'École Divisionniste pressentie par Pissaro mais dont Seurat et Signac furent les véritables créateurs. Cette belle école si lumineuse a connu son plein épanouissement dans le premier tiers du XXe siècle, mais la génération qui a suivi Signas et Cross n'a pas tenu compte de leur enseignement. J'ai eu l'heureuse surprise en voyant les oeuvres d'un très jeune artiste : Serge Mendjisky, de voir renaître l'École Néo-Impressionniste avec un jeune peintre très doué dont le talent personnel retrouve l'Art du Divisionnisme et renoue avec sa tradition.
A. DUNOYER de SEGONZAC
Texte de Marcel PAGNOL de l'Académie Française:

LA peinture de Serge ne nous pose aucun problème, ne nous propose aucun message, ni philosophique, ni politique, ni mystique, ni prophétique. Il met des couleurs sur une toile, dans un cadre : c'est-à-dire qu'il poursuit les mêmes buts que Van Gogh, Cézanne, ou Manet, et qu'il essaie de nous montrer le monde non pas tel qu'il le « pense », mais tel qu'il le voit, à travers sa propre sensibilité, et de nous faire partager son plaisir, et son émotion.
La Provence qu'il nous présente, c'est celle de Saint­Paul-de-Vence, celle des Collettes où il a passé toute son enfance, à côté de l'illustre maison forestière où le très grand Renoir a peint tant de chefs-d'oeuvre. Mais il n'a pas imité le Maître. Fils d'un père slave qui fut lui-même un peintre de premier rang, et le compagnon de Picasso - et né d'une mère provençale, on retrouve dans ses toiles
la grâce et la mesure gréco-latines, enrichies et comme illuminées par les somptueuses couleurs de l'Orient. Au moment où s'annonce le crépuscule de l'art abstrait, on a plaisir à saluer le talent antique et pourtant nouveau d'un vrai peintre.
Marcel PAGNOL
  Texte de François SPOERRY:  
LORSQUE l'on me pose la question de savoir pourquoi j'ai construit Port-Grimaud, j'ai toujours un instant de surprise, tant cette création m'apparaît aujourd'hui comme évidente. Pour moi, en effet, la Provence est une amie de toujours. Aussi loin que remontent mes souvenirs, je revois ces paysages du Golfe de Saint-Tropez, qui connurent mes premiers « exploits » marins... Les nombreuses visites que je fis, adolescent, au Musée d'Histoire de Zürich, et notamment le souvenir tenace que je conserve des maquettes de villages lacustres jadis implantés le long des lacs suisses, ne sont sans doute pas non plus étrangers à la décision que je devais prendre par la suite. Je voulais être officier de marine, je me retrouvai quelques années plus tard... architecte. Ainsi en avait décidé le sort! Il paraissait alors logique que mon passé de navigateur et mes connaissances architecturales m'amènent à rechercher la concrétisation de ce rêve d'enfant : la vie sur l'eau dans ce pays de soleil. La chance voulut que l'on me proposât dans le fond du golfe un terrain face à la mer, susceptible de convenir à une opération d'envergure. Et là, devant ces étendues marécageuses, j'eus soudain la vision précise de ce que serait Port-Grimaud cette main qui s'enfonce dans la mer, cette union retrouvée de la pierre et de l'eau, de la maison et du bateau... Et c'est tout naturellement que je m'orientai, dans la conception de cette cité, vers une architecture s'intégrant intimement à ce paysage merveilleux.
Concevoir une ville de 10.000 habitants, un port de 1500 bateaux, là où seuls poussaient les joncs, est une entreprise aussi belle qu'hasardeuse. La chance et de nombreuses années d'efforts ont bien voulu couronner de succès un dessein que plus d'un, au départ, vouaient à l'échec.
J'ai voulu donner aux Port-Grimaudois la possibilité de se dépayser dans un cadre nouveau, presque hors du temps, face à la mer: ouverture possible à toutes les évasions. Pour que ce dépaysement soit le plus complet, il fallait que se mêlent à la fois les procédés les plus artisanaux, que les matériaux employés tiennent compte à la fois des incidences techniques et du désir que j'avais de concevoir une ville méditerranéenne. Ces millions de tuiles anciennes qui couvrent les toits de Port-Grimaud, ces vieilles poutres qui supportent les loggias, ces becs de gaz "fin de siècle" en sont autant d'exemple.
Pour alimenter le rêve, la diversité est nécessaire et se perçoit aussi bien, dans les volumes que dans les changements de rythmes apportés à l'implantation des perrons, des arcades, des fenêtres et des balcons aux ferronneries variées à l'infini. Cette diversité, ce refus de la monotonie, je l'ai voulu comme l'affirmation d'une joie créatrice.
L'on établit souvent un parallèle avec Venise quand on parle de Port-Grimaud, la comparaison est flatteuse,
mais ne correspond en fait assez bien à la réalité sous certains aspects: les canaux qui irriguent Port-Grimaud, les couleurs ocres, roses et sable, chères aux demeures vénètes, les petits bateaux électriques silencieux, et jusqu'au coche d'eau appelé « Bucentaure », du nom du navire utilisé par le Doge lors de « Lo sposalizio del mare », jour commémoratif d'une grande victoire vénitienne et qui, s'il n'en a la majesté, ni le raffinement extrême, n'en assure pas moins d'une façon insolite le transport des habitants de la Cité. J'ai voulu néanmoins que cette ville forte d'un passé prestigieux, puisque dit-on, Athénopolis y fit prospérer le commerce hellène, soit également une agglomération adaptée au rythme de la vie moderne. Dans cet esprit, Port-Grimaud a été doté de tous les services nécessaires au bon fonctionnement d'une collectivité de cette importance : commerces et boutiques d'artisans répartis à travers les différents quartiers de la ville et autour de la place du Marché, hôtels et restaurants et jusqu'à une église oecuménique, point de rencontre d'une communauté véritable. Port-Grimaud a su faire le lien entre le passé et le présent, il a trouvé, à la fois, un style qui lui est propre et le chantre qui lui manquait. Nul en effet, hormis Serge Mendjisky, nouveau "fauve" de la peinture moderne, prodigieux alchimiste de la couleur, ne pouvait ainsi faire flamboyer Port-Grimaud pour notre joie à tous.
FRANÇOIS SPOERRY
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