Au rez-de-chaussée de l'immeuble, à gauche quand on arrive sur la place du Marché, s'ouvre un passage couvert, percé d'arcades asymétriques bordés de vigoureux contreforts, passage qui sert à protéger les promeneurs des rayons brûlants du soleil ou des gouttes de pluie d'une averse soudaine.
Typiquement provençal, on en trouve d'identique dans la plupart des villages du pourtour méditerranéen. A Port Grimaud, de tels passages existent rue des 2 Ports, place des 6 Canons ou dans la Grand'Rue.
Mais c'est le seul passage dont le sol est pavé d'une très jolie mosaïque, semblable à celles que l'on rencontre sur certains trottoirs de Lisbonne. On appelle ces mosaïques des "Calades".
A Lisbonne, cette tradition dateraient du XVIe siècle et connut son apogée au XIXe siècle. De nos jours, de nombreux artistes contemporains continuent la tradition et décorent de leurs calades les trottoirs, couloirs du métro et les allées des parcs...
Les calades de Port Grimaud furent réalisées en 2 mois. Elles sont composées de quelques 200.000 galets noirs et blancs en basalte et calcaire, formant des motifs divers en rapport avec la spécialité de chaque commerce: Une bourse représente la banque, un vaporisateur la parfumerie, un pain la boulangerie...
Les commerces ont changé de destination malheureusement et les calades souffrent de vieillissement et d'un manque crucial d'entretien. Beaucoup de galets ont disparu...
Récemment, une partie de ces calades a été recouverte d'une moquette noire. C'est un peu comme si on collait un manteau sur le dos de la Vénus de Milo.
A l'aube du cinquantenaire de la cité lacustre, Nous devons TOUS encourager l'Administration de PG1
à veiller au respect de cette oeuvre d'art en:
- supprimant cette moquette désastreuse
- restaurant cette oeuvre d'art.
Ces calades sont l'un des éléments essentiels qui donnent toute sa beauté à notre cité lacustre..
Nos calades recouvertes...
Vue d'ensemble
Vue d'ensemble
Vue d'ensemble
Un vase ? (devant une boutique de cadeaux)
Une bourse (devant la banque)
Une fleur
Devant la boucherie
Une mouette sur l'eau ? (devant une boutique d'articles de bains et de plage)
Devant la parfumerie
Un dessin
Un soleil
un dessin
Devant un bar (la Licorne)
un vieil appareil à photo (devant une boutique de photos)
un cornet de glace (devant un glacier)
Une plume et un encrier (devant la librairie)
Un pain (devant la boulangerie)
Il ne manque plus ici que les photos des calades sous la moquette...
Pour la petite histoire :
En Provence, une calade, une rue caladée, encaladée ou en calade, désigne une rue en pente pavée avec des galets provenant souvent du Rhône, de la Durance ou du littoral. Elle désigne aussi une rue empierrée avec des pierres calcaires provenant souvent de déchets de carrière, de dépouille de chantier, de matériau de démolition, de pierres locales ou aussi des Monts du Vaucluse. Les pierres sont posées verticalement, sur la tranche.
Le verbe 'calader' signifie « paver », « empierrer ». Ce travail était réalisé par le 'caladier' ou 'caladaire' en occitan. De nos jours on parle de 'caladeur'.
Les calades désignaient aussi les aires de battage empierrées de forme ronde ou carrée, les sols de cours de maisons ou les sols d'écuries.
On trouve des calades dans le Languedoc (Gard, Hérault, Aude), dans l'Aveyron, dans les Alpes-Maritimes et en Corse.
Peut-on parler de calades pour ces mosaïques très colorées placées par des propriétaires devant leur maison?
Non bien entendu car ils n'utilisèrent ni des galets ni des pierres mais des petits morceaux de faïence de diverses couleurs. Le résultat est tout aussi réussi et convainquant...
On peut les admirer quai des Fossés, à l'entrée de la cité lacustre.